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L’observatoire et ses missions

Un observatoire départemental des violences faites aux femmes dans l’Hérault

Un partenariat institutionnel inédit en France, rassemblant État, Département, CAF et Université a permis la création d’un outil unique en son genre pour lutter contre les violences faites aux femmes, conjugales et intrafamiliales : un observatoire expérimental.

Pendant deux ans, sous l’égide de Régis Garcia, docteur en sciences de l’éducation, un travail de préfiguration a été mené pour évaluer les besoins du territoire de l’Hérault et donner à l’Observatoire une forme qui convient aux enjeux de politiques publiques et aux attentes du public concerné. Pour ce faire, des femmes directement concernées par les situations de violences conjugales, intrafamiliales, sexistes et sexuelles ainsi que des professionnelles de première ligne ont été réunies. Elles ont participé à des groupes de travail, et grâce à l’engagement de chacune, permis une meilleure compréhension des phénomènes pour commencer à définir les contours d’une action adaptée. Dans ce cadre, des premières thématiques sur lesquelles l’Observatoire travaille en 2023 ont été spécifiquement mises en avant.

L’Observatoire relaie au grand public une information centralisée sur les dispositifs existants et étudiera chaque année des problématiques ancrées localement pour formuler, au terme d’études et d’expérimentations, des recommandations d’actions..

Son utilité

L’Observatoire a pour but d’éclairer et renforcer le déploiement des politiques publique dans le département. En cohérence avec les orientations de la MIPROF[1], la création de l’observatoire s’inscrit dans la volonté de prendre en compte l’ampleur du phénomène des violences faites aux femmes (143 homicides en France par conjoint ou ex-compagnon en 2021 dont 3 faits dans l’Hérault soit +14 % par rapport à 2020)[2] et la gravité de l’impact sur les victimes (santé, vie sociale, vie professionnelle, isolement, vie familiale). Dans cette perspective, les violences sexistes et sexuelles sont à envisager comme l’expression paroxystique de la persistance des inégalités entre les femmes et les hommes.

Sur le territoire français, il existe aujourd’hui 23 Observatoires des violences faites aux femmes. Ils travaillent sur l’ensemble des formes de violences touchant spécifiquement ou de manière disproportionnée les femmes.

Ses Objectifs

« Les données quantitatives n’ont de valeur qu’associées à un travail complexe d’objectivation et de définition. Il n’y a pas une seule définition de la violence conjugale mais plusieurs, qui sont nécessairement traversées par des enjeux politiques, liées à son inscription dans les rapports de domination entre hommes et femmes. Que recouvre exactement la violence conjugale ? »3

Une des missions de l’Observatoire est de fournir des données qualitatives et quantitatives objectivées, en prenant en compte différentes expertises des acteurs qui font avancer le droit à l’égalité depuis plusieurs années : des femmes victimes de violences, la communauté institutionnelle et associative et la Recherche universitaire.

Son logo

« Le violet en couleur dominante symbolise le sang royal, qui coule dans les veines de chaque femme luttant pour le droit de vote, la conscience de la liberté et de la dignité. Le blanc symbolise l’honorabilité dans la sphère privée et politique ; enfin, le vert, l’espoir d’un nouveau commencement. »

Emmeline Pethick-Lawrence (1867–1954), Women’s social and Political Union

Sa devise

Observer

  • Améliorer la connaissance des phénomènes de violences faites aux femmes, violences sexistes, intrafamiliales au plus près du territoire
  • Apporter une attention particulière aux phénomènes « émergents » ou invisibilisés, notamment concernant les variations liées aux différences de générations
  • Considérer l’ensemble des parties prenantes, les femmes et les enfants co-victimes concernés
  • Être attentif.ve.s aux particularités locales et à la pluralité des phénomènes, même minoritaires
  • Observer à partir des situations vécues par les différentes catégories d’acteurs
  • Rendre compte du travail existant sur le département de l’Hérault

Comprendre

  • Innover en croisant les expertises : scientifiques et universitaires, professionnelles et d’usage
  • Développer des projets de recherche en articulation avec l’Université et les milieux professionnels
  • Articuler les observations développées aux échelles « micro » avec les données quantitatives et qualitatives issues des réseaux et des territoires
  • Conduire des diagnostics complémentaires à ceux déjà produits localement et valoriser leurs contenus
  • Produire des données significatives pour l’Hérault

Agir

  • Être pro-actif et force de propositions
  • Changer les cadres de pensée et d’interprétation pour influer le plus tôt possible sur les rapports sexistes, dans une logique de prévention primaire
  • Constituer un Centre de Ressources : faciliter l’accès au grand public, aux institutionnels et aux professionnels
  • Favoriser la création d’outils pratiques en réponses aux situations de violences faites aux femmes et orienter la production d’actions et de formations
  • Mettre en œuvre une gouvernance partenariale et collégiale innovante
  • Renforcer la diffusion des travaux et des ressources locales

Notes et références :

1 MIPROF : Mission Interministérielle pour la protection des femmes contre les violences et la lutte contre la traite des êtres humains https://arretonslesviolences.gouv.fr/l-etat-vous-protege/les-observatoires-territoriaux-des-violences-faites-aux-femmes
2 Etude nationale sur les morts violentes au sein du couple en 2021, ministère de l’Intérieur et des outre-mer
3 Delage Pauline, Violences conjugales. Du combat féministe à la cause publique. Presses de Sciences Po, « Académique », 2017, p. 185

Les Missions de l’Observatoire

La première mission de L’Observatoire départemental des violences faites aux femmes, sexistes et intrafamiliales est de comprendre les mécanismes comportementaux locaux et proposer des actions adaptées.

Des thématiques étudiées chaque année

Elles font l’objet d’une feuille de route annuelle et seront présentées au mois de novembre lors d’une journée annuelle de restitution de l’Observatoire :

  • Des éléments de savoirs : causes des phénomènes, processus, ampleur, facteurs aggravants …
  • Des orientations d’actions locales, diffusées à l’ensemble des acteurs impliqués (État, institutions, associations …) pour guider les prises de décisions et flécher les budgets prioritaires.

Les sujets d’étude 2023

  1. Les enfants co-victimes de violences conjugales
  2. Les violences dans les premières relations sexuelles et affectives des jeunes couples
  3. La place des prises de produits et addictions dans les violences conjugales
  4. Les inégalités genrées en milieu rural
  5. Les violences sexistes et sexuelles au travail

La deuxième mission de l’observatoire sera de proposer au grand public une information centralisée et organisée sur les dispositifs d’aide existants dans l’Hérault.

Une cartographie des dispositifs

Une cartographie des dispositifs existants pour appuyer les actions professionnelles. Par exemple un médecin en activité libérale pourra accéder à un contact relais lorsqu’il dépiste une situation de violences.

Centre de ressources

Au-delà de ce premier niveau d’information, le site a pour objectif de doter les acteurs locaux d’un centre de ressources en capitalisant les travaux sur la thématique des violences faites aux femmes, sexistes et intrafamiliales.

Un mode de gouvernance innovant

Une première étape de préfiguration de deux ans (accompagnée par un chercheur consultant) a permis de choisir les orientations stratégiques de l’observatoire. La plus importante a été le choix de « partir du terrain », en suivant le principe que ceux et celles qui connaissent le mieux les besoins actuels sont les personnes concernées.

Pour travailler sur ces questions, l’Observatoire rassemble donc 3 figures clés :

Un comité coopératif

20 femmes citoyennes, victimes ou anciennes victimes de violences conjugales : rassemblées en « comité coopératif ». Leur témoignage, véritable expertise d’usage a permis d’analyser les points forts et points faibles des dispositifs existants, les manques, et continuer à réagir aux idées d’actions nouvelles.

Des professionnel·le·s de terrains

20 professionnel·e·s de première ligne : des personnes de terrain telles que des travailleur·se·s sociaux·les, des ISCG (Intervenantes Sociales en Commissariat et Gendarmerie), des professionnel·le·s issu·e·s des milieux associatifs, les animatrices des 10 réseaux interprofessionnels et interinstitutionnels de lutte contre les violences faites aux femmes qui maillent le département …

Un pôle de recherche

5 chercheur·se·s de l’Université Paul-Valéry Montpellier 3 : étudiant·e·s ou enseignant·e·s chercheur·se·s en sciences sociales et humaines – cursus Master 1 « Intervention et développement social », conduisant et accompagnent des travaux de recherche sur les rapports sociaux de genre et le pouvoir d’agir des différents publics.

Ce mode de gouvernance particulièrement innovant et inédit en France offre pour chaque sujet d’étude une analyse plurielle avec 3 niveaux de données :

1. Le vécu

L’expérience directe des violences et des dispositifs mis en œuvre.

2. L’expérience professionnelle

Liée à accompagnement des publics.

3. Les connaissances sociales

Grâce à la production de recherches en sciences sociales.

 Un partenariat unique en son genre

L’État, le Département et la CAF sont chacun fortement impliqués dans la lutte contre les violences faites aux femmes (cf. ci-dessous). Constatant la gravité et l’augmentation continue de ce phénomène, ils ont souhaité renforcer leur partenariat et travailler de façon plus coordonnée. Face à la complexité des violences conjugales, et l’apparition de nouveaux comportements, ils ont souhaité créer un outil performant de veille, de compréhension et de production de nouvelles pratiques pour compléter leurs actions et les adapter toujours plus au terrain.

Le pilotage de l’observatoire est porté par les quatre partenaires et le poste de coordination est rattaché à l’Université Paul-Valéry Montpellier 3, organisme permettant d’associer pleinement le milieu de la recherche.

Cette démarche est à l’heure actuelle inédite en France.

Budget : 54 900 € réparti à part égales entre l’État, le Département et la CAF de l’Hérault.

Pour en savoir + :

Pauline CHEVAILLIER BOUZEREAU, coordinatrice de l’Observatoire

pauline.chevaillier@univ-montp3.fr

06.62.76.60.52

Le Préfet de l'Hérault est partenaire de l'Observatoire  Départemental des Violences Faites aux Femmes
Le Département de l'Hérault est partenaire de l'Observatoire  Départemental des Violences Faites aux Femmes
La Caf de l'Hérault est partenaire de l'Observatoire  Départemental des Violences Faites aux Femmes
L'université Paul-Valéry à Montpellier est partenaire de l'Observatoire départemental des violences faites aux femmes

Communiqué de presse

Télécharger le Communiqué de Presse
« Un observatoire départemental des violences faites aux femmes se crée dans l’Hérault »
(format PDF, 2.6Mo) du 25/11/2022.