Élaboration et évaluation d’une formation au dépistage des violences conjugales, centrée sur les freins et à destination des médecins généralistes

Thèse de médecine ayant obtenu le prix de l’association Agnès MacLaren, Antoine Guernion, montpelliérain

Résumé de la thèse :

Introduction : En consultation de médecine générale, une patiente sur cinq est victime de violences conjugales. Ces violences sont à l’origine de multiples conséquences sanitaires. Ces femmes victimes voient le médecin comme l’interlocuteur professionnel privilégié pour révéler des faits de violences. Or, le dépistage actif de la part des médecins reste très insuffisant. Les médecins rapportent plusieurs freins au dépistage, notamment manque de formation, manque de temps, méconnaissance du réseau local d’adressage et peur de la réaction de la patiente.
Élaboration de la formation : En partant des données de la littérature scientifique, nous avons créé une formation courte d’une heure à destination des médecins généralistes. Cette formation était centrée sur la déconstruction de leurs freins au dépistage. Elle proposait également des outils pratiques visant à faciliter le dépistage en consultation.
Évaluation de la formation : 10 médecins ont participé à la formation puis à la phase de suivi d’un an. Chez ces médecins, le pourcentage de femmes dépistées est passé d’une moyenne de 15% avant formation à 41,5% à 1 an de la formation. Dans le même temps, la proportion de nouveaux dépistages au cours du temps est restée stable, témoin du maintien des pratiques au fil du temps.
Conclusion : La formation élaborée semble avoir été efficace pour augmenter les pratiques de dépistage des médecins à moyen terme, et pour maintenir ce changement dans le temps. Toutefois, le faible nombre de médecins participants ne permet pas d’extrapoler ces résultats à la population générale des médecins généralistes. Des études de plus grande ampleur sont indispensables pour confirmer ou non ce résultat à petite échelle.

L'élaboration d'une nouvelle formation à l'intention des médecins généralistes pour le dépistage des violences conjugales nécessitent une étude quantitative, auprès des professionnel.les concerné.e.s afin de confirmer l'efficacité de cette formation. Ce projet post thèse sera mis en pratique grâce au prix de l'association Agnes McLaren.