Les violences sexistes et sexuelles en France en 2024 : un fait toujours massif (Lettre de la MIPROF – novembre 2025)

Lettre d’information de la MIPROF #25 : les violences sexistes et sexuelles en France en 2024

A l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination des violences envers les femmes 2025, la MIPROF a publié une lettre d’information résumant les données disponibles concernant les violences faites aux femmes.

Collectées auprès des institutions, notamment les services de Police, gendarmerie et Justice, et des associations, ces données proposent un panorama de la réalité des violences commises tant au sein du couple que dans l’ensemble des espaces de la vie sociale pour l’année 2024.

Les principaux constats :

• Les femmes sont sur-représentées parmi les victimes de violences sexistes et sexuelles, toutes violences confondues (féminicides, violences sexuelles, violences au sein du couple, etc.). Les auteurs sont toujours majoritairement des hommes. Dans plus de la moitié des cas, toutes violences confondues, l’agresseur est connu de la victime.Les jeunes femmes et les femmes âgées sont surreprésentées parmi les victimes de féminicides directs.
• «Le foyer et, a fortiori, le couple, sont des lieux et cadres à haut risque pour les femmes » : les femmes sont sur-représentées dans les féminicides et homicides commis au sein du foyer (76% des victimes) alors qu’elles ne représentent que 27% des personnes tuées tous cadres confondus. Par ailleurs, près de la moitié des viols sur majeurs sont commis au sein du couple (46%).
• Les enfants sont particulièrement exposés : 7 ont été tués en 2024 dans un contexte de violences au sein du couple, entre 5000 (chiffres du 119) et 22000 (chiffres du 3919) enfants ont été identifiés comme « covictimes » de violences au sein du couple.
• Les jeunes femmes (18-34 ans) sont particulièrement exposées au risque de harcèlement/d’exhibition sexuelle/d’envoi de contenu à caractère sexuel.
• Les risques d’exposition à des faits de violences sexuelles sont multipliés pour les femmes bisexuelles, lesbiennes ou en situation de handicap.
• Pour les faits de violences sexuelles, la victime connaissait son agresseur dans 24 à 54% des situations (selon la violence commise).
• Toutes violences confondues, 1/3 des victimes n’en parlent à personne. Pour les faits de violences sexuelles, peu de victimes portent plainte : 2% des victimes de cyberviolences, 7% des victimes de violences sexuelles. Les enquêtes rapportent un manque de confiance dans les procédures judiciaires qui a un effet dissuasif sur le fait de porter plainte.

Les chiffres clés :

• 107 femmes ont été victimes de féminicides au sein du couple, dont près de la moitié avait déclaré subir des violences antérieures.
• Le collectif « Interorga féminicides » décompte 141 victimes de féminicides (toutes circonstances confondues) en 2024.
• Plus d’un million de femmes ont été exposés à des faits de harcèlement et/ou d’exhibition sexuelle en 2023 : plus de la moitié d’entre elles sont des jeunes femmes (18-34 ans).
• 1 femme est victime de viol toutes les 2 minutes en France et 54% des victimes connaissent leur agresseur. D’après les chiffres enregistrés par les services de Police, 1/3 des femmes victimes de viols a moins de 15 ans.
• 82% des victimes de cyberviolences sont des femmes.

La lettre d’information complète : https://arretonslesviolences.gouv.fr/sites/default/files/2025-11/Lettre-violences-sexistes-et-sexuelles-novembre-2025.pdf