Avec « Les Intruses », l’artiste crée des fictions à partir de situations concrètes. Pour cette série, elle est allée à la rencontre des personnes habitant et fréquentant le quartier de Barbès-Rochechouart dans le 18e arrondissement parisien.

Le temps d’une mise en scène, elle invite des femmes à emprunter les mêmes postures, les mêmes gestes que les hommes ordinairement présents sur ces lieux. Elles jouent aux échecs, travaillent, se rencontrent, attendent, observent.

Par cette inversion, Randa Maroufi pointe les inégalités de genre qui existent dans l’occupation de l’espace public, les déplacements dans la ville, l’utilisation des infrastructures de loisirs et de sport… En nommant ce projet Les Intruses, elle suscite une prise de conscience sur nos représentations archétypales.

Le volet Barbès de la série a été produit par l’ICI – Institut des Cultures d’Islam avec le soutien du fonds de dotation Emerige, dans le cadre de l’appel à projet Embellir Paris initié par la Ville de Paris.

De l’été 2019 à l’hiver 2021, 22 photographies ont été présentées en grand format sous le métro aérien et sur les façades alentours, entre les stations Barbès-Rochechouart et La Chapelle.

Pour cette version itinérante, le contexte urbain des 5 photographies sélectionnées par l’artiste est souligné avec des matériaux et des supports empruntés à l’univers des travaux et de la construction, évoquant aussi un chantier social encore inachevé. Ils contrastent avec les rideaux qui jouent avec les notions d’intérieur et d’extérieur.